Le mercato estival a fermé ses portes, mais à Marcinelle, Charleroi a discrètement mis à l’essai un avant-centre tunisien de 21 ans, Mahrez Tabarki, annoncé comme l’un des gros potentiels sortis du centre de formation de l’Espérance de Tunis. Arrivé libre, l’attaquant s’entraîne depuis deux semaines avec le noyau A afin d’être évalué dans des conditions réelles : intensité des séances, enchaînement des exercices de finition, compréhension des principes sans ballon et entente avec les cadres offensifs.

Tabarki à l'Espérance de Tunis

Le contexte explique l’ouverture de cette fenêtre d’opportunité. Depuis les arrivées estivales d’A. Scheidler et de F. Szymczak, la concurrence en pointe est élevée, mais le staff carolo garde l’idée d’un pari d’avenir : un profil différent, capable d’attaquer la profondeur et d’apporter de la variété sur les fins de match. D’où un protocole clair : période d’essai de deux semaines, observations croisées (analystes, staff médical, entraîneurs des Elites), puis verdict à très court terme.

Vu la densité du secteur offensif, deux scénarios se dessinent. Le premier, le plus direct : contrat pro et intégration progressive dans les feuilles, selon les besoins du calendrier. Le second : signature puis temps de jeu via les Zebra Elites, afin d’apprivoiser les spécificités du championnat belge — rythme, duels aériens, densité des blocs — tout en restant à portée d’un appel chez les A. Quelle que soit l’option retenue, l’idée est d’éviter l’empilement : qualifier le profil, puis l’inscrire dans une trajectoire lisible.

Aperçu en tribune lors de Charleroi–Zulte, Tabarki a déjà pu prendre la température du Mambourg et des exigences locales. Ses premières séances ont, selon l’entourage sportif, mis en avant des appels tranchants, une bonne lecture du second poteau et une activité constante à la perte — autant de qualités scrutées dans un dispositif où les attaquants doivent être premiers défenseurs.

La décision est attendue cette semaine. Si feu vert il y a, Charleroi sécuriserait une option à moyen terme sans alourdir son marché d’indemnités, tout en préservant la hiérarchie actuelle. Si le staff estime que la marche est trop haute pour l’instant, le club pourra revenir plus tard sur le dossier, l’essai ayant fourni une base d’évaluation solide.

Pour les Zèbres, l’enjeu dépasse le simple nom sur un contrat : il s’agit de calibrer le banc pour tenir l’automne et d’installer des relèves capables de transformer des bouts de match. Réponse d’ici peu — et, qui sait, peut-être une nouvelle histoire carolo écrite loin des projecteurs… avant d’y entrer.