Le 15 octobre 2025, le rappeur Booba (de son vrai nom Élie Yaffa) a été placé en garde à vue à Paris, dans les locaux de la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP), à la suite d’une plainte pour harcèlement moral et cyberharcèlement déposée par le chanteur Gims et son ex-épouse DemDem.

La plainte date d’août 2024, et concerne des faits que les plaignants situent sur une longue période — depuis environ six ans. 

Les accusations portées

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Voici ce que reprochent Gims et DemDem à Booba :

  • Des attaques répétées sur les réseaux sociaux, jugées comme du harcèlement et du cyberharcèlement. 

  • Des messages insultants, notamment à l’encontre de Gims et de DemDem. Par exemple, Booba aurait qualifié Gims de « croquette pour chat sale sorcier », et utilisé des termes tels que « pondeuse » ou « catin » à l’encontre de DemDem. 

  • La diffusion de photos de Gims sans ses lunettes, un accessoire qu’il porte habituellement, ce qui serait interprété comme une manière de l’exposer ou de le ridiculiser vis-à-vis de son image publique.

  • La chanson Dolce Camara de Booba (avec SDM) serait citée comme un élément clé de la plainte. Les paroles incriminées évoqueraient notamment le physique de DemDem : « On les aime fraîches, bien michtos, qui savent accueillir comme DemDem ». Ces passages sont considérés comme renforçant le harcèlement moral ou public. 

Procédure judiciaire et contexte

  • La garde à vue peut durer jusqu’à 48 heures.

  • Si à l’issue de la garde à vue les enquêteurs estiment qu’il y a suffisamment d’éléments, Booba pourrait être mis en examen ou présenté à un magistrat en vue d’éventuelles poursuites. Dans le cas contraire, il pourrait être libéré sans suite. 

  • Booba est déjà engagé dans d’autres procédures similaires, notamment pour harcèlement moral aggravé dans des affaires impliquant Magali Berdah, ainsi que pour des cas de cyberharcèlement.

Enjeux et réactions

  • Médiatiques : l’affaire suscite un fort intérêt du public et des médias, du fait de la notoriété des protagonistes (Booba, Gims, DemDem), de la nature des accusations, et du mélange entre vie privée, image publique, musique et réseaux sociaux.

  • Juridique : la distinction entre liberté d’expression / provocation dans la musique / paroles artistiques et les frontières du harcèlement ou de l’injure publique est remise au premier plan. Les tribunaux vont devoir évaluer dans quelle mesure les propos ou créations artistiques peuvent être tenus pour harcelants ou insultants, selon le droit français.

  • Personnelle : pour les plaignants, il s’agit aussi d’une revendication de respect de l’image, de lutte contre les discours en ligne et leur impact, surtout quand ils reprochent un harcèlement prolongé. Pour Booba, les enjeux concernent sa défense, sa liberté artistique, mais aussi les conséquences que ces accusations pourraient avoir sur sa réputation et sur ses activités.

Ce qui reste incertain

  • On ignore encore la suite précise que donnera la justice à cette enquête — si Booba sera mis en examen ou non pour ces faits.

  • On ne sait pas à ce stade si les propos ou les parties de la chanson Dolce Camara seront jugés comme dépassant le seuil légal de l’insulte ou du harcèlement.

  • La défense de Booba n’a pas, jusqu’à présent, fait de déclaration publique détaillée sur les accusations. 

Conclusion

Cette garde à vue marque un moment important dans la confrontation entre deux poids lourds du rap français, non seulement sur le plan personnel, mais aussi juridique : elle illustre les tensions entre liberté artistique et responsabilité dans l’usage des réseaux sociaux. L’issue de cette affaire pourrait fixer ou rappeler des limites, légales ou de pratique, concernant la manière dont les personnalités publiques peuvent critiquer, insulter ou représenter d’autres personnalités dans leurs œuvres ou sur les réseaux.

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