Une marque emblématique née au pied des Alpes

Fondée en 1720 à Grenoble, Teisseire est depuis trois siècles une figure du patrimoine industriel local. L’usine de Crolles, implantée en 1971, a longtemps incarné ce savoir-faire “made in Alpes”, associant pureté de l’eau et tradition française.

Propriété du groupe britannique Britvic depuis 2010, la marque est passée en 2024 sous le contrôle du danois Carlsberg Group, géant mondial des boissons. Une transition qui n’aura pas suffi à redresser la pente.

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Un marché en perte de vitesse

Selon la direction, cette fermeture s’explique par une “situation économique et financière extrêmement difficile” et une baisse durable des ventes de sirops.
Le marché, concurrencé par les sodas et les boissons prêtes à consommer, ne cesse de se contracter. Les nouvelles habitudes alimentaires, les taxes sur le sucre et la montée des alternatives sans additifs ont fragilisé le secteur.

« Les volumes chutent, les marges s’effritent et la production actuelle n’est plus viable », confie un cadre sous couvert d’anonymat.

Production transférée en Normandie

La production des sirops Teisseire ne disparaîtra pas totalement : elle sera délocalisée au Havre, dans les locaux de l’entreprise Slaur-Sardet, partenaire industriel du groupe.
Carlsberg assure vouloir “maintenir une fabrication en France” pour préserver la qualité et la réputation du produit. Une affirmation qui peine à rassurer les employés, inquiets d’un changement de process susceptible d’altérer le goût emblématique du sirop.

200 emplois menacés

Sur les quelque 200 salariés du site isérois, 167 postes nets devraient être supprimés. Un plan social est en préparation, mais les syndicats dénoncent un “abandon brutal” d’un site rentable jusqu’à récemment.
« C’est tout un pan de notre histoire locale qui s’en va », regrette un représentant du personnel.
Une grève massive a d’ailleurs éclaté dès l’annonce de la fermeture, avec plus de 80 % des employés mobilisés pour défendre leurs postes.

Une vallée sous le choc

Dans la vallée du Grésivaudan, la nouvelle a fait l’effet d’une bombe. Teisseire, au même titre que STMicroelectronics ou Petzl, faisait partie des piliers économiques du bassin grenoblois.
Les élus locaux appellent à un plan de reconversion du site industriel et à des mesures fortes pour accompagner les salariés vers de nouvelles opportunités.

Une question d’identité

Au-delà de l’impact économique, cette fermeture sonne comme la disparition d’un repère symbolique.
Teisseire, c’était un accent du terroir, une image d’authenticité alpine. La marque survivra sans doute, mais son ancrage isérois, lui, s’éteint peu à peu.

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