Alors qu’il se promène dans les rayons, une vitrine l’interpelle. « J’ai vu en vente des objets nazis », affirme-t-il, photo à l’appui. « Des casques, des médailles… et c’est la première fois que je vois un brassard avec une croix gammée bien visible. » Surpris, Arnaud se pose immédiatement une question. « Est-ce bien légal de vendre cela ? Je pensais que c’était interdit depuis des années. »

Est-ce légal ?

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Nous avons posé la question à Christine-Laura Kouassi, porte-parole du SPF Justice. « La vente d’objets à caractère nazi n’est pas en soi punissable en Belgique », affirme-t-elle.

Deux textes de loi punissent néanmoins certains agissements :

l’incitation à la discrimination, à la haine ou à la violence en raison de critères protégés par la loi antiraciste du 30 juillet 1980 ;

la loi du 23 mars 1995 (dite loi sur le négationnisme), qui sanctionne la négation, la minimisation, la justification ou l’approbation du génocide nazi.

« La vente d’objets nazis ne peut donc être punissable que si elle a pour objectif spécifique d’inciter à la discrimination ou à la haine, ou d’encourager le négationnisme », complète Christine-Laura Kouassi.

Le gérant assume

Nous avons contacté le magasin. Le gérant confirme la vente de ces produits et l’assume. « C’est pour le suivi de l’Histoire », dit Fabrice Back. « Nous sommes conscients que ça puisse choquer, mais ce n’est pas pour promouvoir l’idéologie. C’est pour que l’Histoire de la Seconde Guerre mondiale ne soit jamais oubliée ou déformée, et pour faire une critique de l’époque. »

Il arrive de temps en temps qu’un client soit choqué par la présence de ces produits. « C’est rare », précise le gérant. « Dans ce cas, j’invite à nous interpeller, nous expliquerons pourquoi nous les vendons. »

Profil des acheteurs

« Ce sont principalement des collectionneurs », explique-t-il. « Quand on collectionne des objets de la Seconde Guerre mondiale, il est logique de posséder aussi des objets nazis. À nouveau, c’est historique, rien d’autre. »

Fabrice Back raconte une anecdote : « Un enfant de 12 ans voulait acheter un casque nazi. Sa maman était horrifiée. Je lui ai expliqué la démarche, et il est reparti avec le casque. Aujourd’hui, il travaille dans un musée de Bastogne et revient encore dans notre magasin. »

Petit bémol : « Il est impossible de connaître les intentions de tous les acheteurs. En 30 ans, peut-être que quelqu’un a acheté ces objets par idéologie, mais c’est une immense minorité. Je suis sûr que 99 % ont de bonnes intentions historiques. »

Fabrice Back continuera à vendre ces objets, mais avec une limite : « Nous ne publions aucune photo sur internet. Une croix gammée n’a pas à être affichée en ligne. Ces objets sont disponibles en magasin pour les clients qui savent ce qu’ils recherchent. »

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