Depuis sa première édition en 2023, Insectopy s’est imposé comme un événement unique en Belgique. Mélange de curiosité scientifique, d’échange entre passionnés et de pédagogie, la bourse attire désormais plusieurs milliers de visiteurs à chaque édition. Nous avons interviewé l’un des organisateurs, qui revient sur la genèse, les coulisses et les ambitions du projet.
« On voulait élever le niveau de ce type d’événement »
Quelle est l’origine du projet Insectopy et sa mission principale ?
« Je n’ai pas inventé le concept : les bourses aux reptiles et aux insectes existaient déjà, en Belgique comme en France. Nous étions d’abord exposants, puis nous avons décidé d’aller plus loin. Pendant plusieurs années, nous avons observé ce qui se faisait de bien… et de moins bien. Personne ne semblait prêt à créer un événement avec un standing plus élevé, alors on s’est lancé. Notre première édition a eu lieu le 23 juillet 2023 à l’Ambussard. Depuis, on a grandi sans cesse, et cela fait désormais un an et demi que nous sommes à Charleroi. »
Des nouveautés étonnantes, dont… un caïman !
Quelles sont les nouveautés de cette édition ?
« C’est avant tout un rassemblement de vendeurs, donc l’offre dépend aussi de ce qu’ils apportent. Cette fois, un exposant amène un caïman d’environ 80 cm, issu de sa collection personnelle — il ne sera pas à vendre. C’est une vraie exclusivité ! Sinon, la formule reste fidèle : bar et restauration bien développés, avec notamment des croquettes d’insectes et même des bières à base d’insectes, des produits qu’on ne voit pas partout. »
83 exposants, 2 500 m² et une ambiance familiale
Combien d’exposants participent à cette édition ?
« Nous atteignons un record : 83 exposants répartis sur 81 stands, pour environ 400 mètres linéaires d’exposition dans un espace de 2 500 m². À chaque édition (mars, juillet et novembre), nous réagençons les plans pour garder du confort aux visiteurs : les allées font environ 2,50 m de large. Nous ne visons pas la centaine : ce ne serait pas faisable avec notre logistique actuelle. »
D’où viennent les exposants ?
« Majoritairement de Belgique, puis de France (environ un tiers). Nous avons aussi des néerlandophones, parfois des Pays-Bas. Le plus lointain vient de Pologne. »
Une faune fascinante : axolotos, grenouilles colorées et mygales sous vitrine
Quels types d’animaux peut-on voir ?
« Outre le caïman, on retrouve des axolotos, des grenouilles très colorées comme les dendrobates et phyllobates, et bien sûr une incroyable variété d’insectes. »
Et côté sécurité ?
« Les animaux restent dans leur espace de vie. On ne manipule pas, sauf accord de l’éleveur. Pas question de sortir les mygales ou de laisser les serpents circuler dans le public. Une exception : un stand photo permet de poser avec un python habitué au contact humain, photo imprimée sur place. Pour le reste, on regarde avec les yeux, pas avec les mains. »
Un événement familial et pédagogique
Insectopy attire aussi les familles. Comment rendez-vous la visite ludique ?
« Oui, c’est important pour nous. Nous avons un auditoire où se tiennent plusieurs conférences le samedi et le dimanche, et une nouveauté cette année : un jeu-concours, sur le modèle de “Le 71”. On n’est pas éliminé, l’objectif est d’obtenir le meilleur score. À gagner : une encyclopédie d’entomologie de près de 12 kg, offerte par une maison d’édition. »
Et pour les familles ?
« L’entrée est gratuite pour les moins de 12 ans, ce qui rend la sortie accessible à tous. En plus, cette édition tombe sur un week-end prolongé avec le 11 novembre, parfait pour une sortie originale à Charleroi. »
« Le but, c’est que tout le monde reparte avec le sourire »
Quel message souhaitez-vous transmettre à travers Insectopy ?
« Beaucoup de gens ont peur des araignées ou des serpents. Ici, ils peuvent échanger avec des éleveurs passionnés, poser toutes leurs questions sans jugement. Ce que je veux, c’est que tout le monde soit heureux d’être venu :
les vendeurs, pour l’ambiance et les ventes,
les visiteurs, pour la découverte et les bonnes affaires,
et surtout les enfants, pour qu’ils se fassent de beaux souvenirs. »
Certains visiteurs parviennent-ils à dépasser leurs peurs ?
« Oui, souvent ! Le contact, les discussions, la pédagogie aident beaucoup. »
De 600 à 5 000 visiteurs : une croissance impressionnante
Un moment marquant de l’aventure ?
« Il y en a deux. Le premier, moins agréable : lors de notre deuxième édition, on avait un petit bâtiment de 400 m² et on a vu débarquer 1 300 visiteurs en une journée, contre 600 la fois d’avant. Deux heures d’attente dehors, ce n’était pas idéal.
Le second, plus positif : la dernière édition de juillet. Tout était parfait : ambiance, bar, accueil, cuisine. On a fait une photo souvenir avec un visiteur portant un T-shirt “Je peux pas, j’ai Insectopy” — on s’est retrouvés 40 dessus ! J’ai versé ma petite larme : on est passés de 600 à près de 5 000 visiteurs par édition. »
Une dynamique régionale autour de la nature et de la curiosité
Insectopy a inspiré d’autres événements ?
« Oui, nous avons lancé plusieurs bourses parallèles :
Plantaria, dédiée aux plantes,
Aquatid, pour les passionnés d’aquariophilie,
Dittosphère, autour des minéraux, fossiles et du bien-être,
et Curiosum, une bourse de curiosités qui a attiré 1 400 visiteurs dès sa première édition.
Nous avons même tenté une bourse impression 3D en septembre : plus modeste, mais prometteuse. Ces événements dynamisent vraiment la région de Charleroi, qui en a besoin. »
« On est n°2 des bourses francophones, derrière Nîmes »
Quels sont vos plus grands défis aujourd’hui ?
« Toucher un nouveau public. “Insectes” et “reptiles”, ce n’est pas ce qu’on appelle un thème grand public. Il faut convaincre, rassurer et surtout offrir une expérience positive. J’ai la chance d’être infographiste de formation, donc la communication est un de nos points forts. Aujourd’hui, parmi les bourses francophones, nous sommes n°2 derrière celle de Nîmes, qui existe depuis 27 ans. »
Un équilibre à préserver
Et pour l’avenir ?
« Nous avons atteint un équilibre. On pourrait faire plus, mais cela nuirait à la rentabilité des exposants. Agrandir le site ferait exploser les coûts sans garantie de retour. L’événement a trouvé sa taille idéale à 2 500 m². »
Quel budget pour une édition ?
« Entre 12 000 et 16 000 € de frais par Insectopy : matériel, communication, location, impression…
Insectopy n’est pas seulement une bourse : c’est une aventure humaine et passionnée, un laboratoire de curiosités qui fascine petits et grands. À Charleroi, la nature s’invite en salle… pour le plus grand plaisir des curieux.
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