L'aéroport n'est pas visé directement mais subi les conséquences de cette attaque sur un prestataire externe

Une cyberattaque de grande ampleur paralyse depuis vendredi soir les systèmes informatiques de Bruxelles-Airport, provoquant une désorganisation majeure du trafic aérien. L’incident cible un prestataire informatique externe chargé des logiciels de check-in et d’embarquement, essentiels au fonctionnement quotidien de l’aéroport.

Des systèmes critiques hors service

Depuis la nuit de vendredi à samedi, les bornes automatiques d’enregistrement, le dépôt des bagages et les procédures d’embarquement sont inutilisables. Les compagnies et agents de terrain doivent assurer ces opérations manuellement, rallongeant considérablement les temps de traitement.

« C’est comme revenir vingt ans en arrière », confie un agent de bord, contraint de remplir à la main des documents habituellement générés par le système. Cette désorganisation a provoqué neuf annulations de vols et au moins quinze retards supérieurs à une heure dès le samedi matin.

Des milliers de passagers impactés

Les files d’attente s’allongent dans le hall des départs, où plusieurs milliers de passagers tentent de maintenir leurs plans de voyage. L’aéroport invite chacun à vérifier le statut de son vol avant de se déplacer, et à anticiper son arrivée : deux heures à l’avance pour les vols intra-Schengen et trois heures pour les liaisons hors Schengen.

Certains voyageurs, contraints d’attendre plusieurs heures, ont dû être réacheminés vers d’autres aéroports ou logés dans des hôtels en attendant la reprise.

Une attaque au-delà de Bruxelles

Si Bruxelles est particulièrement touché, d’autres aéroports européens utilisant le même fournisseur informatique rencontrent également des difficultés. La panne ne se limite donc pas à la Belgique, renforçant les inquiétudes sur la dépendance de plusieurs hubs majeurs à un même prestataire.

Un retour à la normale encore incertain

L’identité du prestataire ciblé n’a pas été officiellement confirmée, mais celui-ci « travaille activement » à rétablir ses systèmes. Les autorités préviennent toutefois qu’une résolution rapide est peu probable : la situation pourrait durer au-delà du week-end.

Quant à la nature exacte de l’attaque — intrusion, ransomware ou sabotage — aucune précision n’a été donnée pour l’instant. Le Centre pour la Cybersécurité Belgique (CCB) suit l’affaire de près, mais reste discret sur l’enquête en cours.

Une vulnérabilité mise en lumière

Cet incident illustre la dépendance croissante des infrastructures critiques aux prestataires technologiques et souligne leur vulnérabilité face aux cyberattaques. Bruxelles-Airport, qui accueille plus de 26 millions de passagers par an, constitue une cible de choix pour des groupes criminels ou étatiques.

En attendant, les voyageurs doivent s’armer de patience et se préparer à de nouvelles perturbations.