Découverte des préjugés
En grandissant, la sexualité m’a souvent été présentée comme quelque chose de banal, voire inutile. On entendait que l’on pouvait très bien s’en passer et que, de toute façon, les hommes ne pensaient qu’à ça.
Une phrase m’a particulièrement marquée : « Les hommes, c’est des porcs ».
Ces idées venaient principalement de la famille. Je pense que, à l’époque de nos grands-parents et arrière-grands-parents, la sexualité était un sujet totalement tabou. Ils ont éduqué leurs enfants avec ces croyances, et celles-ci se sont transmises de génération en génération. Aujourd’hui encore, il y a énormément de tabous et de préjugés autour de la sexualité.
Impact personnel
Oui, ces idées ont clairement influencé ma manière de vivre ma sexualité. Je regrette de ne pas avoir exploré certaines choses plus tôt, d’avoir attendu autant. J’aurais aimé oser davantage.
Ces croyances m’ont fait ressentir de la culpabilité et de la honte. Parfois, je me réveille en me disant que j’ai eu très peu de partenaires sexuels, et quand je vois des personnes avec un « bodycount » très élevé, je me sens petite, comme si je n’avais pas assez vécu ou exploré.
J’ai souvent eu l’impression de ne pas être “normale”. Les valeurs et croyances avec lesquelles j’ai été éduquée ne correspondent pas à ce que je ressens aujourd’hui. À force de vouloir rester dans le cadre familial, j’ai le sentiment d’avoir raté beaucoup de choses.
Dans les relations
Ces préjugés ont eu un impact réel sur mes relations. Je me suis beaucoup retenue, protégée, parfois même empêchée de vivre pleinement certaines expériences.
Avec mon compagnon actuel, je n’ai pas de difficulté à parler de ces sujets. En revanche, avec l’entourage, beaucoup de choses restent tues par peur du jugement.
Oui, cela a créé des blocages et des frustrations. Certaines pratiques ou envies étaient mal vues et sont restées longtemps des freins pour moi. Le jour où j’ai décidé de me laisser aller, de m’autoriser à aimer certaines choses, les blocages ont commencé à disparaître petit à petit. Cela prend du temps, mais j’y suis arrivée.
Déconstruction et évolution
Il n’y a pas eu de moment clé précis. C’est surtout quand j’ai eu envie de profiter pleinement de ma relation, de vivre ce dont j’avais réellement envie, que j’ai commencé à remettre tout cela en question.
Ce qui m’a aidée à me libérer, ce sont certaines œuvres culturelles. Regarder 50 nuances de Grey a été un premier déclic : cela m’a permis de découvrir des choses que j’aimais et que j’ai décidé d’assumer. Ensuite, 365 jours a réveillé d’autres fantasmes, longtemps enfouis.
Mon regard sur la sexualité a énormément changé avec le temps. Je me rends compte que je suis restée longtemps dans quelque chose de très simple, presque limité. Oui, j’ai raté certaines expériences, mais je les vis aujourd’hui. J’ai le sentiment d’avoir rattrapé une partie du temps perdu.
Message aux autres
À quelqu’un encore prisonnier de ces préjugés, je dirais : il faut se faire sa propre opinion. Il faut vivre les choses pour savoir si on aime ou non, et arrêter de se baser uniquement sur ce que les autres disent.
Si je pouvais parler à mon “moi” plus jeune, je lui dirais :
« On a perdu pas mal d’années à cause de ce qu’on nous a toujours répété, mais on a réussi à aller plus loin. »
Pour briser les tabous dans la société, il faudrait arrêter de juger en disant que telle chose est mal, ou mal vue. On s’en fiche. Chaque personne est différente et a le droit de vivre ce qu’elle veut. Ce n’est pas parce que quelqu’un n’aime pas quelque chose que toi tu dois arrêter de l’aimer. Il faut vivre pleinement ce qui nous fait du bien et arrêter de se soucier du regard des autres.
Confidentialité
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