Le décor était planté depuis 24 heures supplémentaires de patience : un Vélodrome plein, une soirée décalée… et une équipe marseillaise décidée à étouffer son rival. L’OM a frappé d’entrée, sur coup de pied arrêté : un corner travaillé, une remise au second ballon et Nayef Aguerd qui surgit au cœur des six mètres pour placer sa tête victorieuse dès la 4e minute. Le stade explose, Paris encaisse — et le match, déjà, change d’axe.

La suite du premier acte est fidèle au plan phocéen : bloc compact, densité dans l’axe, sorties rapides dès la récupération. Paris tient le ballon mais manque de vitesse dans les zones décisives. Les Marseillais, eux, choisissent leurs pics d’intensité : pressing ciblé sur les premières relances, fautes « utiles » pour casser le tempo quand il le faut, et une gestion des couloirs qui force le PSG à repasser par l’intérieur. Sur les rares brèches, le portier olympien s’interpose proprement, et la charnière gagne les duels.

Au retour des vestiaires, Paris pousse plus fort et installe un siège intermittent. Les centres se multiplient, les corners aussi, mais l’OM tient la ligne : interventions nettes dans la surface, jaillissements au bon moment, et ces quelques contres qui font lever tout un stade sans forcément trouver le break. Le temps file, les changements marseillais ajoutent des jambes fraîches au milieu, et l’équipe assume son statut de souffrant lucide : recul contrôlé, zones fermées, et un dernier quart d’heure joué avec une froideur que l’on voit rarement dans ce genre d’affiche.

Le coup de sifflet final libère un Vélodrome incandescent. Sportivement, ce 1–0 vaut au-delà des trois points : il valide une identité — rigueur sans ballon, verticalité mesurée — et remet de la hauteur mentale dans un vestiaire qui avait besoin d’un acte fort. Paris aura eu ses moments, pas le geste juste pour renverser la partie ; Marseille, lui, a eu l’essentiel : le but au bon moment et la discipline pour le garder.