À partir du 1er novembre 2025, une réforme majeure entre en vigueur en Belgique : l’euthanasie sera désormais remboursée par l’assurance maladie obligatoire, et les médecins recevront une indemnité officielle pour chaque procédure réalisée. Une évolution historique dans la manière dont la société belge encadre la fin de vie.

Une évolution attendue

Depuis plus de vingt ans, la Belgique figure parmi les pays pionniers en matière d’euthanasie. La loi du 28 mai 2002 autorise l’acte sous des conditions strictes : la demande doit être volontaire, répétée et réfléchie ; le patient doit souffrir d’une affection grave, incurable, entraînant une souffrance physique ou psychique constante et insupportable, sans perspective d’amélioration.

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Jusqu’à présent, la procédure n’était toutefois pas couverte par la sécurité sociale. Les frais restaient à la charge du patient ou dépendaient de la bonne volonté des médecins. La réforme du 1er novembre 2025 met fin à cette situation.

Ce qui change

Dès cette date :

  • L’euthanasie devient un acte médical remboursé par le système d’assurance maladie obligatoire.

  • Les médecins recevront un honoraire officiel de 180,24 € pour chaque procédure.

  • Le remboursement inclura les coûts liés à l’acte, au matériel médical, à la confirmation du décès et à la documentation administrative.

  • D’autres mesures connexes élargissent également les compétences des infirmiers à domicile pour certaines interventions, dans une volonté globale de simplification du système de soins.

Les raisons de la réforme

Selon le gouvernement, cette mesure vise à reconnaître pleinement l’euthanasie comme un acte médical à part entière et à supprimer les barrières financières pour les patients.
Le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, a souligné que la réforme s’inscrit dans une volonté de réduire les lourdeurs administratives et de permettre aux soignants de se concentrer sur l’accompagnement humain.

Le nombre de demandes d’euthanasie est en constante augmentation : près de 4 000 cas ont été enregistrés en 2024, soit une hausse de plus de 16 % par rapport à l’année précédente. Ce contexte a renforcé la volonté de clarifier le cadre légal et financier.

Les implications

Pour les patients et leurs proches

Cette mesure supprime une barrière financière et peut représenter une forme de reconnaissance du choix personnel face à la souffrance. Les conditions légales, elles, ne changent pas : la demande doit toujours être volontaire, réfléchie et remplissant les critères stricts fixés par la loi.

Pour les médecins

Le tarif officiel apporte plus de transparence et de reconnaissance à l’acte. Certains professionnels saluent cette mesure comme un progrès, d’autres soulignent les dilemmes éthiques qu’elle pourrait soulever. Le droit à l’objection de conscience reste garanti.

Pour la société

L’intégration de l’euthanasie au sein du système d’assurance maladie traduit une normalisation de la pratique dans le cadre du soin. Mais elle ravive aussi les débats éthiques : jusqu’où la société peut-elle encadrer la mort volontaire ?
Les autorités insistent sur l’importance du contrôle et du suivi, confiés à la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie.

Un tournant symbolique

En rendant l’euthanasie accessible sans frais et reconnue comme un acte médical remboursé, la Belgique franchit une nouvelle étape dans la gestion de la fin de vie.
Cette décision reflète une volonté d’humaniser le choix des patients confrontés à la souffrance, tout en rappelant que chaque acte d’euthanasie reste un geste grave, profondément encadré et soumis à une réflexion éthique rigoureuse.

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